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dont leur surface est recouverte. Plusieurs fois oh en a ramassé de spongieux. Les poussières qui tombent, soit isolément, soit mêlées à la pluie, sont un quatrième état de ces matières cosmiques. Atténuons ces poussières encore d’un degré ; réduisons-les, par la pensée, en molécules impalpables, de manière qu’elles ne puissent descendre à travers l’atmosphère qu’avec beaucoup de lenteur, et nous aurons une dernière hypothèse pour expliquer l’apparition des brouillards secs. Remarquons toutefois qu’il est regrettable qu’on n’ait pas fait une analyse chimique de l’air de ces brouillards, afin d’obtenir quelque notion positive sur les éléments qui les constituaient.

L’intérêt que les brouillards extraordinaires de 1783 et de 1784 a excité n’est pas le seul motif qui m’ait déterminé à entrer dans tant de minutieux détails. Le passage de la Terre dans une queue de comète est un événement qui doit arriver plusieurs fois dans un siècle. Si cela, par exemple, n’a pas eu lieu en 1819 et en 1823, c’est à raison d’une circonstance purement accidentelle ; c’est à cause d’une trop petite longueur dans les queues des comètes de ces deux années, car l’une et l’autre se trouvèrent, pendant quelques heures, exactement dirigées vers nous. Il importait donc de prouver qu’il n’y a, de ce côté, aucun danger réel pour notre globe ; que même, par suite de leur excessive rareté, nous traversons ces immenses traînées sans nous en apercevoir. Or, tout cela a maintenant le caractère d’une vérité démontrée, si l’on accorde qu’une queue de comète ne peut pas servir à expliquer les circonstances diverses qui ont accompagné les apparitions des brouillards secs de 1783 et de 1831.