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qui, dans les brouillards proprernents dits, marque 100°, n’indiquait au milieu de celui dont il est question, que 68°, 67°, 65°, et même quelquefois 57° seulement.

Enfin, et ceci est très-digne de remarque, le brouillard de 1783 paraissait doué d’une certaine vertu phosphorique, d’une lueur propre. Je trouve du moins dans les relations de quelques observateurs, qu’il répandait, même à minuit, une lumière qu’ils comparent à celle de la Lune dans son plein, qui suffisait pour faire apercevoir distinctement des objets éloignés de plus de 200 mètres. J’ajoute, afin de lever tous les incertitudes sur l’origine de cette lumière, qu’à l’époque de l’observation la Lune était nouvelle.

On connaît les faits : voyons si, pour les expliquer, il sera nécessaire d’admettre qu’en 1783 la Terre se plongea dans la queue d’une comète.

Le brouillard de 1783 ne fut ni tellement constant ni tellement épais, qu’il empêchât devoir les étoiles toutes les nuits et dans tous les lieux. En admettant que la Terre se trouvait alors dans la queue d’une comète, il n’y aurait donc qu’un moyen d’expliquer comment on n’aperçut jamais la tête de l’astre ; ce serait de supposer que cette tête se levait et se couchait presque en même temps que le Soleil ; que la lumière directe du jour ou la lumière crépusculaire en effaçait l’éclat ; enfin, que cette conjonction des deux astres dura plus d’un mois.

À l’époque où les mouvements propres des comètes ne paraissaient assujettis à aucune règle, où chacun disposait à sa guise de ces mouvements comme de ceux d’un simple météore, la supposition que nous venons de faire aurait