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ment, puisqu’il est démontré que les queues des comètes peuvent venir se mêler à l’atmosphère terrestre, nous nous occuperons seulement des rapports qu’on a cru entrevoir entre les brouillards secs et les comètes.

Le brouillard de 1783 commença à peu près le même jour (18 juin), dans des lieux fort distants les uns des autres, tels que Paris, Avignon, Turin, Padoue.

Il s’étendait depuis la côte septentrionale d’Afrique jusqu’en Suède. On l’observa aussi dans une grande partie de l’Amérique du nord.

Il dura plus d’un mois.

L’air, celui du moins des basses régions, ne paraissait pas être son véhicule ; car, dans certains points, le brouillard se montra, par le vent du nord, et dans d’autres par les vents de l’est ou du sud.

Les voyageurs le trouvèrent sur les plus hautes sommités des Alpes.

Les pluies abondantes qui tombèrent en juin et juillet, et les vents les plus forts, ne le dissipèrent pas.

En Languedoc, sa densité fut quelquefois telle, que le Soleil n’était visible le matin qu’à 12° de hauteur au-dessus de l’horizon ; le reste du jour cet astre était rouge et pouvait être observé à l’œil nu.

Ce brouillard, cette fumée, comme l’ont appelé quelques météorologistes, répandait une odeur désagréable.

La propriété par laquelle il se distinguait le plus des brouillards ordinaires, c’est que ceux-ci sont généralement fort humides, tandis que toutes les relations s’accordent à présenter l’autre comme très-sec. A Genève, Senebier trouva que l’hygromètre à cheveu de Saussure,