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effroyable peste. Si l’on veut voir là, avec M. Forster, l’effet de la comète assez remarquable qui se montra dans le mois d’avril (n° 44 du catalogue), qu’on nous explique donc comment ce même astre n’engendra de maladie ni à Paris, ni en Hollande, ni même dans un grand nombre de villes de l’Angleterre, très-voisines de la capitale. L’objection est directe, et tant qu’elle n’aura pas été détruite, on s’exposerait, je crois, à la risée de tous les gens raisonnables, en transformant les comètes en messagers d’épidémies. Qu’on examine quels sont, parmi ces astres, ceux dont les queues ont pu envahir l’atmosphère terrestre ; qu’on fouille dans les historiens, dans les chroniqueurs, pour découvrir ensuite si aux mêmes époques, il ne s’est pas manifesté sur tous les points de la Terre à la fois des phénomènes insolites, la science pourra avouer ces recherches, quoiqu’à vrai dire l’extrême rareté de la matière dont les queues sont formées, ne doive guère faire espérer que des résultats négatifs. Mais quand un auteur accole à la date de l’observation d’une comète (celle de 1668, n° 45 du catalogue, par exemple) la remarque qu’en Westphalie tous les chats furent malades ; à la date d’une seconde (celle de 1746, n° 71), la circonstance, il faut en convenir, bien peu analogue à la précédente, qu’un tremblement de terre détruisit au Pérou les villes de Lima et de Callao ; quand il ajoute que pendant l’observation d’une troisième comète, un aérolithe pénétra en Écosse dans une tour élevée et y brisa le mécanisme d’une horloge, ou bien qu’en hiver les pigeons sauvages se montrèrent en Amérique par nombreuses volées, ou bien encore que l’Etna et le Vésuve vomirent