Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/505

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui n’a vu le jour qu’après la mort de Newton, dans le récit d’une conversation que ce grand homme eut avec son neveu, M. Conduit, à l’âge de quatre-vingt-trois ans, et dont voici quelques passages :

« Je ne pourrais pas dire quand la comète de 1680 tombera dans le Soleil ; peut-être fera-t-elle encore cinq ou six révolutions ; mais quel que soit le moment où cela arrivera, la comète accroîtra à tel point la chaleur solaire que notre globe sera brûlé et que tous les animaux périront. Les étoiles nouvelles observées par Hipparque, Tycho et Kepler, ont dû avoir une cause de ce genre, car on ne saurait expliquer d’une autre manière la lumière éclatante dont elles brillent. »

M. Conduit ayant demandé à Newton pourquoi dans son immortel ouvrage, tout en admettant que les comètes peuvent tomber dans le Soleil, il ne parle cependant des vastes incendies qu’elles doivent engendrer, qu’à l’occasion des étoiles : « C’est, répondit l’illustre vieillard, que les conflagrations du Soleil nous concernent un peu plus directement. Au reste, ajouta-t-il en riant, j’en avais dit bien assez pour que le public connût mon opinion. »


CHAPITRE XXXV

la terre peut-elle passer dans la queue d’une comète ? quelles seraient, sur notre globe, les conséquences d’un pareil événement ?


Newton pensait que les matières, que les exhalaisons dont les queues des comètes se composent, peuvent tomber, par leur gravité, dans les atmosphères des planètes