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siopée. Elle était plus brillante que la plus brillante étoile du ciel, que Sirius ; elle répandait presque autant de lumière que la planète Vénus. L’étoile de 1604, quand les disciples de Kepler la virent, le 10 octobre, au midi, dans le Serpentaire, surpassait Jupiter en éclat, quoique la nuit précédente elle eût paru très-petite. Au bout de quinze mois, il n’en restait plus aucune trace. L’étoile nouvelle de Cassiopée fut aussi visible pendant près d’une année et demie.

Nous avons cité plusieurs autres apparitions d’étoiles temporaires, et nous avons dit qu’un phénomène analogue a eu lieu sous nos yeux en 1848. On compterait aujourd’hui jusqu’à dix étoiles dont l’existence n’a pu être constatée que pendant un temps limité.

Les étoiles fixes sont de vrais soleils, autour desquels, suivant toute probabilité, circulent des planètes et des comètes. Les faits que je viens de rappeler prouvent qu’outre les étoiles lumineuses, il y a, dans les espaces célestes, des étoiles pour ainsi dire épuisées, éteintes, complétement obscures. Newton croyait que les étoiles de cette espèce redeviennent incandescentes, recouvrent subitement leur ancien éclat, lorsque des comètes venant à y tomber, fournissent un nouvel aliment à la combustion.

Si cette explication était adoptée, il en résulterait que, depuis les temps historiques, des comètes seraient tombées dix fois, sinon dans le Soleil encore resplendissant de notre système planétaire, du moins dans les soleils déjà encroûtés, autour desquels d’autres planètes, d’autres comètes effectuent leurs révolutions.

Le grand nom de Newton ne doit pas m’empêcher de