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toit de temps en temps pour que la trappe ouverte soit toujours devant l’axe optique de la lunette. Nous ne serons que les échos fidèles de tous les savants ou mécaniciens étrangers qui ont visité l’Observatoire, en disant que notre toit est un monument, un travail de serrurerie qui fait le plus grand honneur à nos artistes.

Le toit mobile, le pied parallatique, n’auraient pas une grande utilité s’ils ne devaient couvrir, supporter et entraîner des lunettes plus puissantes que celles dont l’Observatoire de Paris est actuellement pourvu.

La plus grande lunette connue est celle de Poulkova ; elle a 38 centimètres d’ouverture et elle a été exécutée dans les célèbres ateliers de Munich. Eh bien, il y a justement à Paris une lunette dont l’ouverture est maintenant égale à celle de la lunette de Poulkova ; une lunette construite par un artiste français, Lerebours, et avec des matières françaises ; une lunette déjà éprouvée autant qu’il était possible de le faire sur un pied ordinaire. Cette lunette, il était convenable de l’acquérir pour empêcher que les étrangers ne nous l’enlevassent, comme cela est déjà arrivé pour trois lunettes de moindres dimensions. C’est cette lunette que j’ai demandé qu’on plaçât sur le beau pied parallatique de notre observatoire, sous sa vaste et magnifique coupole, afin que, lorsqu’une comète irait, en diminuant d’éclat, se perdre dans les profondeurs de l’espace, les observateurs français n’eussent plus l’humiliation d’être obligés de cesser leurs recherches beaucoup plus tôt que des astronomes placés dans des établissements qui, à d’autres égards, ne sauraient rivaliser avec l’Observatoire de Paris. La lunette de