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Le calcul mathématique permet d’aller beaucoup plus loin : il fournit l’évaluation numérique de la probabilité en question dès qu’on fait une hypothèse déterminée sur le diamètre de la comète comparé à celui de la Terre.

Considérons une comète dont on ne saurait rien autre chose, si ce n’est qu’à son périhélie elle serait plus près du Soleil que nous ne le sommes nous-mêmes, et qu’elle aurait un diamètre égal au quart de celui de la Terre : le calcul des probabilités montre que, sur 281 millions de chances, il n’y en a qu’une de défavorable ; qu’il n’en existe qu’une qui puisse amener la rencontre des deux corps.

Sans porter atteinte à la tranquillité d’esprit que les personnes les plus craintives doivent puiser dans le nombre précédent, je puis dire que si, en calculant la probabilité du choc de la Terre et du noyau d’une comète, nous avons adopté une évaluation convenable du diamètre de ce noyau en le supposant égal au quart de celui de la Terre, nous nous trouverions bien au-dessous de la vérité ; que les chances de rencontre données par le calcul seraient beaucoup trop faibles, dans le cas où il devrait être question, non du noyau proprement dit, mais de la nébulosité qui l’enveloppe de toutes parts. En décuplant alors le nombre précédent, on n’aurait certainement pas un résultat exagéré.

Des idées justes sur le calcul des probabilités sont encore si peu répandues ; le public se méprend quelquefois d’une si étrange manière sur la signification des résultats numériques auxquels ce calcul conduit, qu’il m’a été permis de penser un moment à supprimer ce