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loin de diminuer d’éclat, elle aurait dû au contraire augmenter ! Quand la cause d’un phénomène est si peu connue, qu’il se développe en sens inverse de nos prévisions, de nos théories, il serait vraiment puéril de s’attacher à des difficultés de détail.

La nébulosité des comètes, quand on l’étudie de près, présente aussi des difficultés inextricables. Sans doute il paraît bien naturel, au premier aspect, de la supposer formée d’une agglomération de gaz permanents et de vapeurs dégagées du noyau, sur laquelle l’action des rayons solaires s’exercerait incessamment ; mais que sont, dans ce système, les enveloppes lumineuses concentriques dont j’ai parlé ? Pourquoi le noyau serait-il excentrique, le plus souvent vers le Soleil, mais quelquefois aussi du côté opposé, etc., etc. ?

Des observations nombreuses, des expériences combinées d’après les vrais principes de la photométrie, peuvent nous éclairer sur les propriétés optiques de la matière cométaire, et nous faire savoir si cette matière est assimilable à celle qui existe à la surface de la Terre et dans le laboratoire du chimiste, ou si, au contraire, elle doit en être soigneusement distinguée.

Dans tous les cas, il est certain aujourd’hui qu’il existe des comètes de nature entièrement diverse. Quelle comparaison pourrait-on, de bonne foi, établir quant à la constitution physique, entre les astres éclatants dont j’ai dû faire mention (chap. xvi, p. 332) et ces comètes observées depuis une cinquantaine d’années, qui s’évanouissent presque complétement dès que, pour en déterminer la position, on amène dans le champ du télescope