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ce qu’au premier abord on peut trouver d’étrange dans ce résultat.

Lorsqu’on veut comparer, non des pouvoirs éclairants, mais des intensités lumineuses, il faut choisir dans les deux corps en présence, deux portions de même étendue angulaire, deux espaces circulaires vus sous le même angle, sous l’angle d’une minute, par exemple, et rechercher, en les examinant simultanément, quel est celui de ces espaces qui semble le plus brillant. Supposons qu’en laissant arriver à l’œil, par des ouvertures d’un millimètre de diamètre, les rayons provenant de deux surfaces planes que j’appellerai A et B, on ait trouvé à ces ouvertures des intensités égales. Eh bien, cette égalité ne sera pas altérée quand, la surface B ne bougeant pas, on transportera la surface A, 2 fois, 3 fois...., 100 fois plus loin, pourvu qu’à toutes ces distances, l’ouverture correspondante paraisse totalement remplie.

En effet, s’il est vrai qu’à mesure que la surface A s’éloigne, chacun de ses points envoie dans l’ouverture circulaire qui sert à l’observer, un nombre de rayons progressivement décroissant ; d’un autre côté, la portion de cette surface que l’œil découvre à travers la même ouverture, est d’autant plus étendue, elle renferme un nombre de points lumineux d’autant plus considérable, que le changement de distance a été plus grand. Il reste à voir si ces deux causes contraires peuvent se compenser.

Or, tout le monde comprendra que les lignes divergentes partant de l’œil et aboutissant aux deux extrémités des divers diamètres de l’ouverture circulaire à travers laquelle on regarde le plan A, embrasseront, sur le plan,