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mais le contraire semble facile à prouver. On a vu, en effet, que les queues des comètes sont, en général, diamétralement opposées au Soleil. Les parties les plus éloignées de ces traînées lumineuses offrent quelquefois des déviations plus ou moins prononcées ; dans aucun cas, on n’en observe de sensibles près du noyau. Il résulte de là que, si jamais une comète se présente avec des phases, la ligne de séparation d’ombre et de lumière devra être perpendiculaire à la direction de la queue, puisque cette direction est précisément celle des rayons solaires qui viennent éclairer le noyau. Le 15 juillet 1819, le croissant dessiné par M. Cacciatore (fig. 217) était placé de manière à faire croire à l’existence d’une phase ; mais dix jours auparavant, le 5 juillet (fig. 216), la ligne des deux cornes coïncidait, au contraire, comme nous l’avons déjà dit, avec la direction de la queue, et dans ce cas il est de toute évidence que l’irrégularité observée dans le disque tenait à la forme particulière de la comète, et ne dépendait en aucune manière de la position de cet astre à l’égard du Soleil : ne pourra-t-on pas maintenant admettre que cette explication doit également s’appliquer à la prétendue phase du 15 juillet ? Les observations de M. Cacciatore prouvent donc seulement que les noyaux des comètes sont quelquefois très-irréguliers, et qu’en peu de jours ils changent sensiblement de forme ; mais elles n’éclaircissent pas les doutes des astronomes sur la nature de la lumière des comètes.

Je reconnais, au reste, que l’absence de phase dans un noyau peut-être diaphane, entouré comme l’est celui des comètes d’une épaisse atmosphère qui, par voie de