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Telle est, au fond, la question à laquelle se ramène le problème que nous venons de poser.

On a soutenu, sur la foi de quelques observations de Cassini, que la comète de 1744 (n° 70 du catalogue) offrait des phases. À cela l’on doit répondre que les paroles de ce savant astronome prouvent bien que le noyau de l’astre était fort irrégulier, mais nullement qu’il présentât une phase proprement dite. En tout cas, Heinsius et Chéseaux disent positivement qu’aucune phase n’existait aux époques mêmes où l’on prétend que Cassini la signalait. On a cité des observations du géomètre anglais Dunn ; elles sont contredites par des observations contemporaines de Messier.

J’arrive aux observations faites à Palerme par M. Cacciatore sur la comète de 1819 (n° 133 du catalogue). M. Cacciatore annonce avoir aperçu des traces non équivoques de phases dans le noyau de cette comète. Voici la traduction littérale des observations de cet astronome :

« 5 juillet. La comète se voit avec exactitude et présente une phase semblable à celle de la Lune dans son croissant. J’estime que le noyau, qui est bien distinct, sous-tend un angle d’environ 8".
« 7 juillet. Le croissant du disque de la comète est très-distinct ; son diamètre me paraît être de 7" ou 8".
« 15 juillet au soir. Beau ciel ; comète bien distincte ; le croissant est vers le sud.
« 23 juillet au soir. On n’aperçoit plus de croissant sur le disque de la comète.
« Depuis le 3 jusqu’au 23 juillet, la comète conserve une grande vivacité de lumière ; et son noyau, qui se distinguait très aisément de la nébulosité dont il était entouré, ressemblait à la Lune dans son croissant. Dans les premiers jours, le