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de Jupiter ? — Je ne sais pas, répondit incontinent le secrétaire de l’Académie des sciences. — Pourquoi, répliqua la dame curieuse, Saturne est-il la seule planète entourée d’un anneau ?— Je ne sais pas, » fut encore la réponse de Mairan. La dame impatientée lui dit alors avec une certaine rudesse : « À quoi sert-il donc, Monsieur, d’être académicien ? — Cela sert, Madame, à répliquer : Je ne sais pas. » Je ne sais serait encore aujourd’hui la réponse qu’on aurait à faire aux questions qu’on pourrait formuler sur les queues des comètes. Cependant la science n’est pas restée stationnaire à ce sujet depuis le temps où furent imaginées les théories imparfaites ou insuffisantes que nous avons discutées plus haut. On sait, par exemple, aujourd’hui que la plupart des queues de comètes sont des cônes ou des cylindres creux.


CHAPITRE XXVII

y a-t-il eu des comètes douées d’un mouvement de rotation
sur elles-mêmes ?


En examinant attentivement les bords de la queue de la belle comète de 1811 (n° 124 du catalogue), Herschel y aperçut des filets lumineux qui semblaient éprouver des variations de longueur considérables, fréquentes, rapides. Ces phénomènes parurent au grand astronome la preuve d’un mouvement de rotation de la queue. L’auteur était enclin à admettre, comme conséquence de ce premier fait, que la tête de la comète de 1811 tournait sur elle-même. Ce qui n’était que probable d’après les remarques faites sur les phénomènes un peu fugaces que présentait la queue