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la queue de la comète de 1769 était doublement courbée ; elle présentait la figure de l’S couché ( S ). Cette remarque fut faite aussi par La Nux à l’île Bourbon.

« La queue de la comète de 1769, dit Messier dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1775, peut être regardée comme une des plus grandes et des plus considérables qui aient été observées jusqu’à présent ; la nuit du 9 au 10 septembre, je l’observai de 60° de longueur ; elle parut de 40° à Marseille, et de 70° à Bologne ; et M. Pingré qui était sur mer entre Ténériffe et Cadix, observa, le 11 septembre, que la queue avait 90° de longueur, mais si faible vers son extrémité, que le lever de Vénus fut suffisant pour en faire disparaître plusieurs degrés.» La figure 198 (p. 384), dessinée d’après la planche donnée par Messier, représente les aspects de cette remarquable comète le 30 août, les 2, 3 et 4 septembre. La circonférence du noyau de la comète était mal terminée ; ce noyau était comme entouré d’une atmosphère brunâtre semblable à de la fumée et à des vapeurs qui s’exhaleraient d’un corps humide. Le 30 août au soir, la queue présentait une obscurité dans son milieu sur une étendue de 4°, et il y avait latéralement deux jets de lumière de pareille étendue. Le 2 septembre, le jet supérieur s’éloignait de la queue de manière à former avec elle un angle double de celui formé par le jet inférieur. Le 3 septembre, les jets latéraux avaient disparu, et ils ne furent plus revus par la suite. La queue présentait toujours une partie centrale plus obscure et des bords formés de traits de lumière parallèles entre eux. Le 4 septembre, la queue était divisée en sept parties, les