Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/448

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

indice de séparation. La division déjà effectuée fut reconnue pour la première fois le 27 du même mois, dans l’Amérique septentrionale, et en Europe vers le milieu et à la fin du mois de janvier 1846. Le nouvel astre, le plus petit des deux, précédait le plus grand dans la direction du nord. L’éclat de chacune des comètes était changeant, de sorte que le second astre, augmentant peu à peu d’intensité, surpassa quelque temps en lumière la comète principale. Les enveloppes nébuleuses qui entouraient chaque noyau n’avaient aucun contour déterminé ; celle qui entourait la plus grande comète offrait un gonflement peu lumineux vers le sud-sud-ouest, mais la partie du ciel qui les séparait fut notée par M. Struve, à l’observatoire de Poulkova, comme libre de toute nébulosité. Quelques jours plus tard, le lieutenant Maury aperçut, à Washington, des rayons que l’ancienne comète envoyait vers la nouvelle, de sorte que, pendant quelque temps, il y eut une sorte de pont jeté de l’une à l’autre. Le 24 mars, la petite comète, diminuant insensiblement d’éclat, n’était déjà presque plus reconnaissable. On vit encore la plus grande durant quelque temps ; vers le 20 avril, elle disparut à son tour. »

Le 19 février 1846, M. Struve vit pour la première fois la comète double, et, grâce à la pureté du ciel, il put en faire un dessin (fig. 211) basé sur des mesures exactes. Deux jours plus tard, le 21 février, il put en tracer un second portrait (fig. 212), mais par un ciel moins transparent. Dans la première observation, la distance des deux noyaux était de 6′ 7″, et dans la seconde elle était devenue 6′ 33″. Le 4 mars, cette même