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LIVRE XIII. — MOUVEMENTS DES ÉTOILES.

matériel. Les étoiles elles-mêmes gravitent les unes vers les autres, et il doit inévitablement en résulter des déplacements. Là où la force d’attraction sera contre-balancée par une force centripète convenable, les étoiles parcourront sans cesse les mêmes courbes, et le système sera stable. »

Les idées cosmogoniques que ces paroles supposent, conduisent à admettre que le Soleil, centre, régulateur des mouvements planétaires, peut être assimilé à ce pauvre globe terrestre dont un illustre poëte, M. de Lamartine, a dit :

Lorsque du Créateur la parole féconde
Dans une heure fatale eut enfanté le monde
Des germes du chaos,
De son œuvre imparfaite il détourna sa face,
Et, d’un pied dédaigneux le lançant dans l’espace,
Rentra dans son repos.

Lambert, quand il parlait de la difficulté du problème, admettait, sans doute, que les mouvements de rotation des corps célestes, pouvaient ne pas avoir été engendrés d’un seul coup, par une impulsion unique et après la consolidation entière de ces corps. Peut-être même le célèbre géomètre de Mulhouse entrevoyait-il déjà quelque chose du système que Laplace a postérieurement développé touchant la condensation successive d’une matière diffuse rotative, condensation dont le dernier terme aurait été le Soleil actuel.

Voici, du reste, une manière frappante de montrer que si l’attraction établit entre tous les corps du monde physique des liaisons nécessaires, inévitables, ces liaisons