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vons déduire, je crois, sans hésiter, que le noyau considéré en masse est diaphane, et que s’il existe dans ce noyau une partie solide et opaque, elle a des dimensions excessivement petites ; mais toutes les comètes sont-elles façonnées sur un modèle uniforme ? C’est ce dont il est permis de douter.

Il existe des comètes sans noyau apparent qui, dans toute leur étendue, ont presque le même éclat, qui ne sont, sans aucun doute, que de simples agglomérations d’une matière gazeuse. Un second degré de concentration de ces vapeurs, a pu donner naissance, dans le centre de la nébulosité, à un noyau, remarquable, par la vivacité de sa lumière, mais qui, étant encore liquide, jouissait d’une grande diaphanéité. À une époque plus avancée, le liquide, suffisamment refroidi, se sera enveloppé d’une croûte solide, et, dès ce moment, toute transparence du noyau aura dû cesser. Alors son interposition entre l’observateur et une étoile doit produire une éclipse tout aussi réelle, tout aussi complète que celles qui résultent journellement des déplacements de la Lune et des planètes. Or, rien, rien absolument ne prouve qu’il n’existe pas des comètes de cette troisième espèce ou à noyau solide. La grande variété d’aspect et d’éclat que ces astres ont présentée peut légitimer, à cet égard, toutes les suppositions qu’on jugera convenable de faire.

Ces conséquences sur la constitution physique de la majeure partie des noyaux des comètes sont confirmées par les observations qu’on a faites du noyau de la comète de Halley, pendant son apparition de 1835. Ainsi, je trouve dans le Mémoire de Bessel, la remarque ci-après :