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Lune ou les planètes. Il peut y avoir dans ces occultations, dans ces sortes d’éclipses, des occasions précieuses pour résoudre plusieurs questions d’astronomie cométaire.

§ 1. Noyaux opaques.

Je réunirai, d’abord, les observations anciennes et modernes qui tendent à faire croire à l’opacité du noyau de quelques comètes.

Hérodote raconte qu’une éclipse totale de Soleil eut lieu 480 ans avant notre ère, au commencement du printemps, pendant que l’armée de Xerxès traversait l’Asie Mineure. Dion parle d’une autre éclipse totale qui précéda de quelques jours la mort d’Auguste. D’après les meilleures tables astronomiques, ces éclipses n’ont pas pu être occasionnées par l’interposition de la Lune. On les a donc attribuées au passage de deux comètes sur le disque solaire. Cette explication, quant à l’éclipse d’Hérodote, a paru s’accorder avec ce que rapportait Charimander dans son Histoire, actuellement perdue, des comètes ; car cet auteur, d’après le témoignage de Pline, assurait qu’une comète, dont la tête resta toujours engagée dans les rayons solaires, jetait sur le firmament une longue queue, qui, vers le milieu de l’année 480, fut observée plusieurs jours de suite par Anaxagore. L’éclipse mentionnée par Dion ne serait possible qu’en l’attribuant à la comète qui, au rapport de Sénèque, témoin oculaire, parut l’année de la mort d’Auguste. Je n’ai sans doute pas besoin d’avertir qu’aucun astronome ne se croirait aujourd’hui autorisé à conclure des vagues rappro-