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parti de la supposition que les périhélies de leurs orbites sont uniformément distribués dans l’espace, qu’aucune raison physique ne pourrait être alléguée pour établir que les choses doivent être autrement.

Le nombre de comètes actuellement connues dont la distance périhélie est moindre que le rayon de l’orbite de Mercure, se monte à 37. Ce rayon et celui de l’orbite de Neptune sont dans le rapport de 1 à 78. Les volumes de deux sphères sont entre eux comme les cubes de leurs rayons. Si l’on adopte l’hypothèse d’une égale distribution des comètes dans toutes les régions de notre système, pour calculer le nombre de ces astres dont les périhélies sont contenus dans une sphère ayant pour rayon la distance de Neptune au Soleil, il faudra donc faire cette proportion

(1)³ est à (78)³ comme 37 est au nombre cherché ;

ou en effectuant les opérations indiquées,

1 est à 474 552 comme 37 est à 17 558 424.

Ainsi, en deçà de Neptune, le système solaire serait sillonné par plus de dix-sept millions et demi de comètes.

D’après des considérations empruntées aux causes finales, Lambert a rejeté la supposition que le nombre des comètes augmente dans le rapport direct des volumes des sphères qui contiennent leurs périhélies. Il a définitivement substitué, dans la proportion précédente, les surfaces de ces mêmes sphères à leurs volumes. La table des comètes dressée par Halley, la seule que Lambert pût employer à l’époque de la publication de ses lettres cosmologiques,