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pour qu’on ne puisse avoir aucun indice de leur passage.

Veut-on maintenant savoir pourquoi l’observation signale si peu de comètes au delà de l’orbite de Mars ? Il nous suffira de remarquer, qu’en général, ces astres, quelle que soit leur distance périhélie, cessent d’être visibles de la Terre dès que leur course les a transportés à une distance du Soleil égale à trois ou quatre rayons de l’orbite terrestre. Les comètes dont le périhélie se trouve situé au delà de l’orbite de Mars, doivent donc parcourir leur orbite sans être aperçues de la Terre, à moins qu’elles n’aient un volume, une densité, et conséquemment, un éclat tout à fait extraordinaires.

Je dirai, enfin, à ceux qui s’étonneraient de ne point trouver de comète ayant son périhélie au delà des orbites de Jupiter et de Saturne, que la comète de Halley, tant avant qu’après chacune de ses apparitions, séjourne cinq années entières dans l’ellipse que Saturne parcourt, sans que pendant cette longue période on en aperçoive aucune trace. Il faudrait que l’éclat d’une comète surpassât beaucoup celui de tous les astres de cette espèce qui ont été observés depuis un siècle et demi, pour qu’on pût espérer de la voir, même avec de puissantes lunettes, quand sa distance au Soleil serait devenue égale au rayon de l’orbite de Saturne.

Après avoir ainsi écarté les objections qui paraissaient résulter des données numériques inscrites dans le tableau de la répartition des distances périhélies des comètes entre les orbites des grandes planètes, on trouvera d’autant plus naturel qu’en cherchant à déterminer le nombre de comètes qui font partie de notre système solaire, on soit