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Les astronomes prédisent avec une exactitude merveilleuse les éclipses de Soleil, les occultations des étoiles et des planètes par la Lune ; est-ce montrer trop d’exigence que de les prier d’annoncer au moins l’apparition des comètes ?

Telle est la substance des difficultés, plus ou moins empreintes de malice, dont on est assailli dès qu’un astre chevelu se montre dans le ciel. Il suffira de quelques courtes remarques pour montrer que, sous une apparence semi-scientifique, ces difficultés couvrent un très-gros sophisme.

À l’aide d’une suite d’observations assidues embrassant l’intervalle d’environ 2 000 ans, combinées avec la plus savante théorie, les astronomes sont parvenus à déterminer très-exactement la forme et la position des orbites parcourues par le Soleil, la Lune et les planètes ; à calculer les perturbations qui résultent des attractions mutuelles de tous ces astres ; à construire des Tables où l’on peut trouver l’image fidèle du firmament pour une époque quelconque. Ces progrès admirables, la science les attendrait encore si les siècles n’étaient pas venus à son secours ; si les astres qu’elle considérait, continuellement visibles, n’avaient pas pu être observés dans toutes leurs positions relatives.

En général, une comète ne se voit, elle n’est observable de la Terre que pendant quelques jours, que dans une très-petite partie de son orbite. Vouloir que l’astronomie cométaire marche de pair avec l’astronomie planétaire, c’est demander que l’œuvre d’une ou deux semaines soit comparable à celle de vingt siècles accumulés : c’est tout simplement demander une chose impossible.