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possible, qu’en 13 ans la comète fût revenue plusieurs fois.

L’improbable, comme cela arrive si souvent dans les recherches scientifiques, se trouva être la vérité, car M. Encke, de Berlin, établit, par des calculs incontestables, que cette comète n’employait à parcourir toute l’étendue de son orbite elliptique que 1 200 jours environ, ou 3 ans et 3 dixièmes.

Mais, disaient encore ceux qui croyaient que le temps de la révolution d’une comète devait nécessairement être très-long, comment se fait-il qu’un astre qui revient à son périhélie en moins de 3 ans et demi, n’ait jamais été observé avant 1805 ? On répondait qu’il est très-petit, que sa lumière est très-faible, qu’il ne se voit pas à l’œil nu. Cela ne pouvait toutefois expliquer, d’une manière plausible, le manque d’observations que pour quelques uns de ses retours. Aussi ne tarda-t-on pas à reconnaître que les collections académiques contenaient des observations dont il résultait avec évidence que l’astre s’était montré en 1786 et en 1795. Voici les éléments, de la comète à courte période, dans ses anciennes apparitions :

Année. Inclinaison. Longitude
du nœud.
Longitude
du périhélie.
Distance
périhélie.
Sens du
mouvement.
1786 
13° 36’ 334°  8’ 156° 38’ 0,32 direct.
1795 
13  42  334  39  156  41  0,33 direct.
1805 
13  33  334  20  156  47  0,34 direct.
1819 
13  40  334  30  156  50  0,33 direct.

Ces éléments sont ceux que M. Encke a obtenus par la discussion la plus attentive des observations faites en 1786, en 1795, en 1805 et en 1818-1819. Les éléments, calculés avec moins de soin, qui figuraient dans la table