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ASTRONOMIE POPULAIRE.

la Lune comme satellite. Mais l’illustre astronome ne renonce encore ni aux déférents excentriques, ni aux épicycles, pour expliquer les irrégularités des mouvements du Soleil, des planètes, et certaines variations imaginaires dans la précession des équinoxes et dans l’obliquité de l’écliptique. Selon le grand astronome de Thorn, la Terre était animée de trois sortes de mouvements : le premier, dans le cours du jour et de la nuit, autour de son axe, de l’occident vers l’orient ; le second, dans l’espace d’un an, le long de l’écliptique dans le même sens de l’occident vers l’orient ; le troisième, qu’il appelait de déclinaison, ayant lieu en sens inverse des signes du zodiaque ou de l’orient vers l’occident.

Le troisième mouvement avait pour but de permettre l’explication des phénomènes des saisons et des phénomènes du mouvement diurne. Il faut d’abord admettre que dans son mouvement de circulation autour du Soleil, la Terre se meut de manière que son axe de rotation reste toujours parallèle à lui-même ou soit dirigé vers les mêmes régions de l’espace. Cette nécessité avait été parfaitement sentie par le chanoine de Thorn, et comme elle ne paraissait pas conciliable avec les idées qu’on avait à son époque d’un mouvement de révolution autour d’un centre, il avait supposé que la Terre qui, suivant les sens de ce même mouvement, aurait dû avoir toujours les mêmes parties tournées vers le Soleil, éprouvait sur elle-même de petits déplacements en vertu desquels son axe restait constamment parallèle à lui-même, c’est ce qu’il appelait le troisième mouvement de la Terre.

Copernic, comme les anciens philosophes, croyait