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LIVRE XVI. — MOUVEMENTS DES PLANÈTES.

tré très-simplement dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1772, que quelles que fussent les inégalités angulaires dans les mouvements d’une planète, où pourrait toujours les représenter en multipliant suffisamment les épicycles. Mais il faut remarquer que le même système qui rendrait compte ainsi des déplacements angulaires n’expliquerait pas exactement les changements de distance. Or, ces changements dont les anciens n’avaient pas une idée exacte sont de nos jours parfaitement établis par des mesures micrométriques. Pour expliquer les changements de distance, l’hypothèse des anciens consistant à supposer les cercles déférents excentriques par rapport à la Terre, était tout à fait insuffisante ; elle ne saurait rendre compte des inégalités fournies par l’observation.

Le système des épicycles, tout ingénieux qu’il était, ne pourrait aujourd’hui être défendu ; il doit être rejeté, surtout par cette considération empruntée à la mécanique, qu’un corps, dans son mouvement circulatoire, ne peut être retenu autour d’un point idéal dépourvu de matière, et qui de plus se déplace sans cesse.

Je consignerai ici ce que dit Vitruve du phénomène des stations et des rétrogradations, ne fût-ce que pour montrer jusqu’à quel point l’esprit de l’homme peut aller dans ses égarements.

« Quand les planètes, dit le grand architecte, qui font leurs cours au-dessus du Soleil, font un trine aspect avec lui, elles n’avancent plus, elles s’arrêtent ou même reculent en arrière, etc. Il y en a qui croient que cela se fait parce que le Soleil étant alors fort éloigné de ces