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a pris une extension prodigieuse dans les parties correspondantes aux régions équatoriales de cet astre. Cette extension doit avoir été le résultat d’une impulsion des rayons solaires sur les molécules subtiles qui étaient contenues dans l’atmosphère primitive, impulsion dont l’effet diminuait la pesanteur naturelle de ces molécules vers le Soleil.

Il est vraiment étrange qu’un partisan décidé du système des ondes, qu’un adversaire ardent de la théorie newtonienne de l’émission, ait prétendu faire jouer un si grand rôle à l’impulsion des rayons solaires.

Les expériences que cite l’auteur sur les mouvements qu’éprouvent les molécules d’un corps placé au foyer d’un miroir ou d’un verre ardent, ne prouvent évidemment pas l’existence d’une telle impulsion.

Quelques personnes se sont imaginé que la lumière zodiacale est l’effet de la réfraction de la lumière solaire dans l’atmosphère terrestre (Young, t. i, p. 502). Mais si cela était, pourquoi cette lumière s’élèverait-elle dans une direction oblique par rapport à l’horizon ? Pourquoi semblerait-elle toujours placée dans le plan de l’équateur solaire ?

Laplace a supposé que la matière zodiacale se compose des parties les plus subtiles de la nébuleuse primitive qui, par ses condensations, d’après les idées cosmogoniques du grand géomètre, a donné naissance au Soleil et aux diverses planètes dont se compose notre système. Ces molécules ne s’étant pas unies à l’atmosphère solaire continuent, dit l’auteur de la Mécanique céleste, à circuler aux distances où elles étaient primordialement, avec des