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l’antiquité. « Nicéphore, dit l’auteur du Traité de l’Aurore boréale, rapporte qu’après la prise de Rome par Alaric, il y eut une grande éclipse pendant laquelle on vit dans le ciel une lumière qui avait la forme d’un cône. L’historien grec traite d’ignorants ceux qui prétendirent que cette lumière était une queue de comète. »

Il est remarquable que pendant les éclipses totales de Soleil, observées par les modernes, on n’ait jamais vu aucune trace de lumière zodiacale, du moins avec sa forme en fer de lance. Le phénomène me semble pouvoir être expliqué très-simplement. On a remarqué que dans le printemps et l’automne, la lumière zodiacale ne devient guère perceptible qu’au moment où la nuit est assez sombre pour qu’on aperçoive à l’œil nu les étoiles de troisième et quatrième grandeur. Or, la couronne lumineuse dont la Lune est entourée pendant les éclipses totales de Soleil, jette dans l’atmosphère assez de clarté pour qu’on ne voie pas dans les environs des deux astres les étoiles de l’ordre de grandeur que je viens de citer. J’ai toute raison de penser que les rapprochements qui précèdent, empruntés à la photométrie, sont exacts. Toujours est-il que, dans mon hypothèse, l’absence de la lumière zodiacale proprement dite pendant les éclipse» totales de Soleil n’aurait rien que de très-naturel.


CHAPITRE III

sur les explications de la lumière zodiacale


Les premières recherches vraiment scientifiques, faites sur cette espèce de lumière, datent du mois de mars