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l’hémisphère tourné vers la Terre. Mais nous avons vu (chap. x, p. 115 et suiv.) combien les taches sont parfois nombreuses et étendues, combien aussi elles sont rares à certaines époques. Le problème peut donc être posé sérieusement. Les anciens historiens et chroniqueurs, en citant des jours, des mois, des années, pendant lesquels le Soleil n’était pas dans son état normal, semblaient parler d’un phénomène inexplicable ; ce phénomène peut être attribué à des apparitions extraordinaires de taches, et l’opinion que ces taches exercent une influence sur les circonstances météorologiques terrestres, doit être prise en sérieuse considération.

Des idées dont il a été déjà question sur les circonstances physiques qui doivent amener un déchirement de l’atmosphère solaire, conduisirent William Herschel à supposer que les taches noires sont plutôt le signe d’une abondante émission de lumière et de chaleur que d’un affaiblissement de ces deux genres de rayonnement. Comme d’habitude, le grand astronome mit sa conjecture en présence des faits propres à l’étayer ou à la renverser. Les observations météorologiques manquant, il prit, faute de mieux, le prix du blé en Angleterre comme un indice de la grandeur des températures annuelles. J’ai dit faute de mieux, car Herschel ne se dissimulait pas que le prix du blé pouvait avoir été modifié par des causes indépendantes de la température ou qui ne s’y rattachaient que d’une manière fort indirecte. La question exigeait donc un nouvel examen.

Je suis, pour ma part, tellement éloigné de m’associer aux quolibets dont la table d’Herschel a été l’objet, que