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parût égale à l’autre, il arriva à cette proportion : l’intensité de la portion centrale du Soleil est à l’intensité d’une portion située aux trois quarts du rayon, à partir du centre, comme 48 est à 35. L’auteur avoue qu’il aurait dû répéter ces observations un plus grand nombre de fois ; «mais, dit-il, il est toujours certain que le Soleil est moins lumineux dans les endroits de son disque qui sont plus éloignés du centre. »

Lambert a adopté, dans sa Photométrie, une opinion directement opposée à celle de Bouguer. Au commencement du chapitre ii (n° 73), il dit en termes formels : « La surface du Soleil nous présente partout le même éclat ; il n’y a personne qui ne convienne de ce fait. »

MM. Airy et John Herschel, au contraire, admettent, avec Bouguer, que le bord du Soleil est moins lumineux que le centre.

Voici ce que dit sir John Herschel dans la 2e édition de son Traité d’astronomie (n° 395, page 234).

« Lorsqu’on regarde le disque entier du Soleil avec un télescope d’un grossissement assez modéré pour permettre cette observation, et à travers un verre noir qui laisse voir le disque tout à l’aise, il est tout à fait évident que les bords du disque sont beaucoup moins lumineux que le centre. On s’assure que ce n’est point là le résultat d’une illusion, en projetant l’image du Soleil sur une feuille de papier blanc qu’on a le soin de placer bien exactement au foyer ; alors on observe la même apparence. »

William Herschel composa, avec du velours, du papier blanc faiblement illuminé, et du papier pareil, mais très-fortement éclairé, un ensemble qui lui paraissait la