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fin, d’un diamètre à peu près égal à celui du petit trou, et dont j’avais auparavant fait usage dans mes microscopes. C’est dans cet état que regardant le Soleil, et m’étant couvert la tête de tous côtés de crainte que la lumière du jour n’amenât quelques troubles dans l’observation, son éclat ne me paraissait pas moindre que celui de Sirius. Ayant ensuite établi mon calcul suivant les lois et les règles de la dioptrique, le diamètre du Soleil devenait le 152e de cette 182e petite partie, ce qui donne . Ayant donc diminué le Soleil jusqu’à ce point (ou l’ayant reculé, car l’un et l’autre produisent le même effet), il lui reste encore assez de lumière pour ne le pas céder à Sirius et pour n’être pas moins éclatant que lui. Or, le Soleil transporté à 27 664 fois sa distance actuelle, éclairerait la Terre (27 664)² moins que dans la première position, ou 765 296 896. Il faudrait donc 765 millions d’étoiles égales à Sirius pour donner une lumière égale à celle du Soleil. »

Voici maintenant les calculs dont s’est servi Michell pour arriver à la même évaluation, et le résultat qu’il a obtenu.

Nous admettrons que Saturne, à ses moyennes distances au Soleil, nous envoie autant de lumière que la plupart des étoiles de première grandeur, même quand son anneau, se présentant par sa tranche, ne se voit pas de la Terre.

Or, la distance de Saturne au Soleil est égale à environ 2 082 rayons solaires ; donc sur l’orbe de Saturne, la lumière du Soleil sera moins vive qu’à la surface de ce dernier astre, dans le rapport de (2 052)² à 1² ou dans