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de la lunette entourant, loin de la tache, le disque solaire. A quoi bon insister, en effet, sur la difficulté d’une semblable comparaison, quand je puis dire : en annonçant que les taches solaires ne sont pas, ne paraissent pas plus obscures que le champ atmosphérique circonvoisin, Galilée, chose étonnante, proclamait un fait de vérité nécessaire, un fait qui n’avait nullement besoin d’être prouvé, un fait qui n’exigeait pas la moindre observation. Mes assertions ont d’autant plus besoin d’être justifiées, que Galilée n’est pas le seul qui soit tombé dans une pareille méprise.

Entre le Soleil et l’observateur, très-près de celui-ci, existe l’atmosphère terrestre. L’atmosphère terrestre a une hauteur très-bornée, et elle réfléchit vers la Terre une portion notable de la lumière solaire. Tout le monde a pu remarquer que cette lumière secondaire, que cette lumière atmosphérique réfléchie, augmente avec rapidité à mesure qu’on se rapproche du limbe du Soleil. Nul doute que l’augmentation ne doive se continuer dans la portion d’atmosphère qui est exactement interposée entre le Soleil et l’observateur, dans la portion qui se projette sur le corps même de l’astre.

Quand nous regardons le Soleil à l’œil nu ou avec une lunette, quels sont les rayons qui concourent à la formation de l’image ? D’une part, la lumière émanant directement du Soleil ; de l’autre, la lumière réfléchie vers nous par la portion d’atmosphère comprise entre les lignes visuelles menées de la place que nous occupons à tous les points du contour circulaire de l’astre. Ces deux genres de lumière sont intimement mêlés, et la réfraction dans