Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peut conclure que si nous pouvions placer la Lune à côté du Soleil, toute brillante de la lumière même qu’elle a dans son plein, elle serait complétement invisible, comme se trouvant placée dans un champ non moins éclairé et resplendissant que sa propre surface. Lorsque nous regardons le Soleil avec la lunette, n’oublions pas que son disque nous paraît plus éclatant que l’espace qui l’entoure. En outre, comparons le noir des taches solaires, d’une part avec la lumière elle-même du Soleil, de l’autre avec l’obscurité ambiante, et nous trouverons, par l’une et l’autre comparaison, que les taches ne sont pas plus obscures que le champ circonvoisin. Si donc l’obscurité des taches solaires n’est pas plus grande que celle du champ qui environne le Soleil ; si, de plus, la Lune dans toute sa splendeur reste invisible au milieu de l’éclat de ce même champ, il en résulte la conséquence nécessaire que les taches du Soleil ne sont aucunement moins claires que les parties les plus brillantes de la Lune, quoique, par cela seul qu’elles se trouvent placées sur le disque extrêmement éclatant du disque solaire, elles se montrent à nous sombres et noires. Si elles ne le cèdent pas en éclat aux parties les plus lumineuses de la Lune, que seront-elles donc en comparaison des taches les plus obscures de cet astre ? »

Reprenons ce passage ligne à ligne :

La lumière des régions de notre atmosphère qui paraissent en contact avec le Soleil, efface celle de Vénus ; cela démontre, dit Galilée, que son intensité n’est pas inférieure à l’intensité de la lumière que la planète envoie vers la Terre.