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rayonnement des flammes (chap. vi, p. 101), qui me paraissent avoir ajouté de grandes probabilités à celles qui résultaient déjà de l’examen impartial des faits.


CHAPITRE XX

les noyaux des taches solaires sont-ils aussi noirs
qu’ils le paraissent


Rien de plus important, pour arriver à des connaissances précises sur la constitution physique du Soleil, que de rechercher si les noyaux des taches sont aussi sombres, aussi obscurs qu’ils le paraissent. Galilée et Herschel ont l’un et l’autre abordé ce problème. Je vais faire connaître leurs solutions en les accompagnant de diverses objections qui ne me paraissent pas sans quelque force.

Voici comment s’exprimait Galilée en 1612 : « J’estime que les taches vues dans le Soleil, sont non seulement moins obscures que les taches sombres que l’on découvre sur le disque lunaire, mais qu’elles sont non moins brillantes que les parties les plus brillantes de la Lune au moment où le Soleil l’illumine le plus directement. La raison qui me porte à penser ainsi est la suivante : Vénus, dans son apparition du soir, bien qu’elle brille d’un si grand éclat, ne s’aperçoit pas, à moins d’être éloignée du Soleil de plusieurs degrés, et cela aurait lieu encore plus si les deux astres étaient tous deux à une grande hauteur sur l’horizon. La raison en est que les parties de l’air qui avoisinent le Soleil ne sont pas moins resplendissantes que Vénus elle-même, d’où l’on