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Je m’arrête : il serait certainement superflu de reproduire ici les considérations que Bode a longuement développées sur le bonheur dont jouissent les habitants du Soleil, perpétuellement éclairés par leur atmosphère lumineuse, perpétuellement échauffés par les rayons calorifiques provenant des combinaisons de cette même atmosphère et de l’atmosphère grossière qui la supporte ; admirant le spectacle de la création à travers les ouvertures que nous prenons de la Terre pour un amas des scories noirâtres, etc., etc.

Pendant les vingt dernières années du xviiie siècle, peu d’astronomes s’occupèrent, soit d’une manière suivie, soit passagèrement, de la constitution physique du Soleil, sans en revenir à l’idée que la lumière émane d’une atmosphère incandescente.

Dans un Mémoire de Michell, portant la date de 1783, je trouve, par exemple, ce passage très-explicite : « La clarté excessive et universelle de la surface solaire, provient probablement d’une atmosphère lumineuse dans toutes ses parties et douée aussi d’une certaine transparence. Il résulte de cette constitution que l’œil reçoit des rayons provenant d’une grande profondeur. »

J’ajoute que Schrœter publiait à Erfurt, en 1789, un ouvrage où chacun peut lire : « On ne saurait douter que le Soleil n’ait une atmosphère dans laquelle s’opèrent des condensations fortuites, qui nous paraissent des nuages obscurs. »

En poursuivant ainsi le cours des siècles, on arrive à William Herschel, et l’on trouve des idées de plus en plus plausibles sur la constitution de notre astre radieux.