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Dans ce système, que serait la pénombre ? pourquoi les facules se verraient-elles tout autour des taches ? d’où viendraient les facules sans taches ? de quoi dépendent la plus grande visibilité de ces taches lumineuses quand elles sont près du bord du Soleil ?

En rendant compte de l’explication de La Hire, Fontenelle échappait aux enfoncements et surgissements successifs, à ces mouvements mystérieux des corps obscurs, à l’aide d’une remarque que nous retrouverons bientôt sous un autre nom. Au lieu de corps flottants, Fontenelle prenait un noyau solide et noir, partie intégrante du globe : « Ce sera la même chose, ajoutait-il, si l’on veut que ce liquide ait un mouvement par lequel tantôt il couvre entièrement la grande masse solide, tantôt il la laissé plus ou moins découverte. »

Voici une explication que je me garderais bien de rappeler, si son auteur, Gascoigne, n’était pas un astronome de grande réputation, celui-là même auquel les Anglais attribuent l’invention du micromètre.

Gascoigne suppose qu’il y a autour du Soleil un grand nombre de corps presque diaphanes, qui circulent dans des cercles de diamètres différents, mais dont aucun ne s’éloigne cependant de la surface solaire de plus du dixième du rayon de l’astre. Les vitesses de ces divers corps doivent être inégales et d’autant plus grandes que leurs orbites ont de moindres dimensions. De tels corps sont alors fort souvent en conjonction, et c’est la conjonction qui fait apparaître une tache ; un seul corps n’affaiblit pas suffisamment la lumière pour que l’œil puisse rien voir de sombre sur le Soleil, tandis que deux, trois