Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
ASTRONOMIE POPULAIRE.

Wright[1], complète son idée. Il fait l’observation, que le plan près duquel les étoiles sont groupées, doit passer nécessairement par la Terre ou par le Soleil. « En admettant, ajoute-t-il, que ces astres soient plus rapprochés du plan en question que des autres régions de l’espace, notre œil, en plongeant dans la plaine étoilée, croira apercevoir sur le contour de la voûte apparente du firmament l’ensemble des étoiles voisines du plan ; elles y dessineront une zone qui se distinguera du reste du ciel par une plus grande intensité éclairante. Cette zone lumineuse s’étendra dans un grand cercle, puisque l’œil de l’observateur est supposé dans le plan même de la couche d’étoiles ; ces étoiles enfin, étant très-petites et très nombreuses, ne se distingueront pas les unes des autres ; elles donneront lieu à une lueur confuse, uniformément blanchâtre ; en d’autres termes, à une Voie lactée. »

Kant aperçut bien que, dans son hypothèse, les apparences du ciel étoilé devaient, jusqu’à un certain point, offrir quelque chose de graduel. Aussi ajouta-t-il : « les régions non comprises dans la trace blanchâtre de la Voie lactée sont d’autant plus riches en étoiles, qu’elles se rapprochent davantage du milieu même de la trace ; la plus grande partie des 2,000 étoiles que l’œil nu discerne dans le firmament est renfermée dans une zone peu large, dont la Voie Lactée occupe le milieu. »

Kant condensait ses idées dans le moindre nombre de

  1. Il existe trois ouvrages de Wright ; après plusieurs recherches, j’étais enfin parvenu à me les procurer ; mais par suite d’une confusion, ils ont été se loger dans la Bibliothèque de Poulkova avant que j’eusse pu les lire et les analyser.