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souvent la séparation de celui-ci en plusieurs noyaux distincts.

Le noyau s’évanouit avant la pénombre. Cet aphorisme de Scheiner est confirmé par beaucoup d’observations d’Hévélius et de Derham.

Herschel décrit le même phénomène en ces termes :

«Un noyau qui se rétrécit et va disparaître, se divise souvent en plusieurs noyaux distincts. Dans ce moment la matière lumineuse du Soleil paraît s’étendre comme un pont sur la cavité de la tache. »

Les grandes taches à noyaux noirs sont ordinairement entourées de facules à de si grandes distances, qu’on peut, à l’aide de l’apparition de ces taches lumineuses au bord oriental du Soleil, prédire quelquefois plusieurs jours d’avance l’arrivée des taches obscures.

Le contour extérieur d’un noyau est toujours net, bien défini. Cette ancienne observation de Scheiner n’a pas été contredite.

D’après Herschel, avant l’apparition d’un grand noyau, on aperçoit ordinairement à la place où il va se former, un très-petit point noir (un pore), qui s’élargit peu à peu, et non pas plusieurs points à la fois. On dirait, ajoute l’illustre observateur, que la matière lumineuse solaire est graduellement écartée dans tous les sens, par un courant ascendant dirigé vers ce premier point noir, germe de la tache.

Herschel affirme que les noyaux paraissent plus noirs près des bords du Soleil que dans le voisinage du centre. Après avoir scrupuleusement interrogé mes souvenirs, j’oserai mettre en question l’exactitude de cette opinion.