Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En recourant à des taches qui, suivant l’ordre régulier des mouvements célestes, ne pourraient soit envahir, soit quitter un hémisphère entier du Soleil que dans un intervalle de quatorze jours environ, Scheiner n’entendait pas, comme de raison, enlever au phénomène son caractère miraculeux. Il croyait seulement substituer un miracle facile à un miracle difficile. Une aussi singulière idée ne mérite certainement pas d’être discutée sérieusement.

Les 19, 20 et 21 août 1612, au lever du soleil, Galilée et ses amis virent vers le centre du disque, et à l’œil nu, c’est-à-dire, à cause de sa visibilité sans le secours de grossissement, une tache obscure d’une minute au moins de diamètre. Beaucoup d’autres taches ne s’apercevaient alors qu’à l’aide de la lunette.

Le 20 juillet 1643, Hévélius remarqua une traînée de taches et de facules qui embrassait environ le tiers du diamètre du Soleil.

Derham dit, sans citer ses autorités, qu’il n’y eut pas de tache de 1660 à 1671 et de 1676 à 1684. (Trans., vol. xxvii, 1711, page 275.)

Suivant les Mémoires de l’Académie des sciences, aucune tache ne se montra depuis 1695 jusqu’en 1700.

De 1700 à 1710, il y en eut beaucoup.

En 1710 on n’en vit qu’une.

En 1711 et 1712, on n’en aperçut point.

En 1713 il en parut une seule.

Dans l’année 1716, on aperçut 21 groupes de taches.

Du 30 août au 3 septembre, il y avait dans l’hémisphère tourné vers la terre huit groupes distincts visibles à la fois. (Académie des sciences, 1716.)