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quartz qui lui n’a pas besoin d’être réduit en lame très mince pour produire le phénomène.

Fig. 161. — Coupe de la lunette polariscope de M. Arago.

Il y a avantage à remplacer la lame de mica, par une lame de cristal de roche plus épaisse ; c’est ainsi qu’on doit construire ma lunette polariscope (fig. 161), d’un diamètre de 25 millimètres et d’une longueur de 25 centimètres. L’objectif b est formé par une plaque de cristal de roche à faces planes et parallèles taillées perpendiculairement aux arêtes du prisme hexaédrique qui constitue la forme de ce minéral ; cette plaque a une épaisseur d’environ 12 millimètres. L’oculaire a est un cristal de spath d’Islande d’une épaisseur d’environ 15 millimètres. Dans ces conditions les deux images données par le pouvoir biréfringent de l’oculaire a sont séparées l’une de l’autre d’environ 1 millimètre.

Si vous regardez directement le Soleil avec une de ces lunettes, vous verrez deux images de même intensité et de même nuance, deux images blanches. Supposons maintenant que les rayons du Soleil aient été préalablement polarisés, qu’on vise, non pas directement à cet astre, mais par exemple à son image réfléchie sur de l’eau ou sur un miroir de verre. La lunette ne donne plus alors deux images semblables et blanches ; elles sont teintes, au contraire, des plus vives couleurs sans que la forme apparente de l’astre ait reçu aucune altération. Si l’une