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CHAPITRE VI

examen de la théorie des taches d’après les phénomènes
de polarisation


Il était désirable, pour donner à la théorie que je viens d’exposer le cachet de la certitude, qu’on parvînt à déterminer par des observations directes la nature de la matière incandescente du Soleil. C’est à quoi je suis arrivé, je crois, à l’aide des phénomènes de polarisation que je vais rapporter.

Personne n’ignore aujourd’hui que les physiciens sont parvenus à distinguer deux espèces de lumière, la lumière naturelle et la lumière polarisée. Un rayon de la première de ces deux lumières jouit des mêmes propriétés sur tous les points de son contour ; il n’en est pas ainsi de la lumière polarisée. Les différents côtés de ses rayons n’ont pas les mêmes propriétés ; ces dissemblances se manifestent dans une foule de phénomènes dont je ne mentionnerai ici que quelques-uns.

Tout faisceau lumineux qui rencontre une face quelconque, naturelle ou artificielle, d’un cristal diaphane de carbonate de chaux, nommé spath d’Islande, s’y dédouble en deux parties dont l’une reçoit le nom de faisceau ordinaire et l’autre s’appelle faisceau extraordinaire. Ces deux faisceaux sont contenus dans un seul et même plan perpendiculaire à la face d’entrée du cristal ; c’est ce plan qui détermine dans quel sens le rayon extraordinaire se dirige ; le rayon ordinaire reste dans le plan de la réfraction ordinaire (liv. iii, chap. iv, t. i, p. 78).