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peut être comparée à l’atmosphère terrestre lorsque celle-ci est le siége d’une couche, continue de nuages opaques et réfléchissants. Si on place de plus, au-dessus de cette première couche, une seconde atmosphère lumineuse cd, qui prendra le nom de photosphère, cette photosphère, plus ou moins éloignée de l’atmosphère nuageuse intérieure, détermine par son contour les limites visibles de l’astre. Suivant cette hypothèse il y a des taches noires sur le Soleil toutes les fois qu’il se forme dans les deux atmosphères concentriques des ouvertures ou éclaircies correspondantes, qui permettent de voir à nu le noyau obscur de l’astre.

Considérons une tache dans une position centrale, et supposons que l’ouverture qui s’est formée dans la photosphère ait des dimensions inférieures à celles de l’atmosphère réfléchissante intermédiaire (fig. 156, p. 91) ; alors on ne verra à travers les deux ouvertures que le corps obscur du Soleil ; la tache noire n’aura pas de pénombre.

Supposons, au contraire, que l’ouverture dans la photosphère soit plus large (fig. 157), que l’ouverture correspondante de la sphère nuageuse, dans ce cas l’œil découvrira non-seulement le noyau central du Soleil, mais encore autour de ce noyau une partie de l’atmosphère non lumineuse dont il est entouré ; cette atmosphère ne sera aperçue que par la réflexion de la lumière de la photosphère qui s’est dirigée de l’extérieur à l’intérieur.

La cause, quelle qu’elle puisse être, qui détermine l’écartement dans la matière dont se compose l’atmosphère réfléchissante, semble devoir occasionner une accumulation de cette matière tout près des bords de