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LIVRE II. — NOTIONS DE MÉCANIQUE.

beauté de l’invention de Huygens (fig. 27), a-t-on complétement renoncé au pendule cycloïdal flexible, et se sert-on aujourd’hui, exclusivement, d’un pendule rigide, qu’on astreint à ne faire que de petites oscillations.

Édouard Bernard, orientaliste, mathématicien et astronome distingué, né en 1638 dans le comté de Northampton, mort en 1697, après avoir longtemps professé à Oxford, est le premier qui ait parlé de l’invention du pendule par les Arabes. Il avait compulsé tous les manuscrits orientaux de la Bibliothèque Mertonienne d’Oxford, et dans une lettre au docteur Rob. Huntington, en avril 1684[1], il trace un brillant tableau de l’astronomie des Arabes, et il admire qu’ils aient pu arriver à mesurer le temps par les oscillations d’un pendule[2].

Thomas Young[3] ne doute pas non plus qu’à la fin du Xe siècle, Ebn Jounis n’ait appliqué le pendule à la détermination du temps, mais c’est à Sanctorius, en 1612, c’est-à-dire quarante-quatre ans avant Huygens, qu’il fait honneur d’avoir le premier rattaché le pendule au jeu d’un rouage[4].

  1. Philosophical transactions, tome xiii-xiv, p. 567.
  2. Il se sert des expressions suivantes : « Quam illi sollicité temporis minutias per aquarum guttulas, immanibus sciotheris, imò (mirabere) fili penduli vibrationibus distinxerint et mensuraverint, etc. » — Voyez L.-Am. Sedillot, Mémoire sur les instruments astronomiques des Arabes, inséré dans le tome ier des Mémoires des savants étrangers publiés par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, tome ier, p. 44.
  3. Lectures on natural philosophy and the mechanical arts, 1807, tome ier, p. 191.
  4. De Humboldt, Cosmos, tome ii de la traduction française, pages 270 et 536.