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ASTRONOMIE POPULAIRE.

Viviani fait remonter la première découverte des propriétés du pendule à l’époque où Galilée, âgé seulement de vingt à vingt-deux ans, étudiait à Pise la médecine et la philosophie. (Opere di Galileo, édition de Florence, t. i, Vita, p. 63.)

Le jeune étudiant étant un jour nel Duomo di Pisa, se prit à observer les mouvements d’une lampe suspendue à une corde. Faisant ensuite des expériences très-exactes (esattissime), Galilée s’assura de l’égalité des oscillations de ce pendule, et, au grand étonnement, à la grande satisfaction des médecins de l’époque, il proposa de l’appliquer à la mesure de la fréquence du pouls. Ce fut lui aussi qui, le premier, se servit du même artifice dans des observations célestes, à l’incroyable (incredibile) avantage de l’astronomie et de la géographie.

Voilà une historiette assurément bien digne d’intérêt ; malheureusement Viviani a oublié de décrire dans la vie de l’illustre Florentin les moyens esattissimi qui servirent à constater que les grandes et les petites oscillations avaient précisément la même durée. Cet oubli est d’autant moins pardonnable, qu’à l’époque où Galilée s’occupa pour la première fois du pendule, il n’avait pas encore, suivant les propres expressions de l’historien, tourné les yeux vers les mathématiques.

Cette lacune peut être remplie, d’après des informations consignées dans un autre écrit de Viviani, intitulé : Histoire de l’horloge imaginée par Galilée et réglée par le pendule, etc. Cette histoire, composée à la demande du prince Léopold de Médicis, est de l’année 1659. La Vie avait paru cinq ans auparavant, en 1654.