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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

vant, ou essayant de lever le paradoxe apparent qu’implique une telle explication par le principe optique : qu’une surface éclairée est également brillante à toutes les distances lorsqu’elle sous-tend un angle mesurable, tandis que le corps central a son effet lumineux diminué en raison du carré de la distance. Malgré toute la déférence due à une si haute autorité, nous hésitons à adopter la conclusion. En effet, en supposant même que l’enveloppe réfléchisse et disperse également dans toutes les directions, toute la lumière du soleil central, la portion de cette lumière qui nous parviendra ne surpassera pas celle que le soleil nous aurait envoyée par une radiation directe. Mais la lumière du corps central est par hypothèse trop faible pour affecter l’œil d’une manière sensible ; son intensité sera donc beaucoup moindre si elle est répandue sur une surface plusieurs millions de fois plus grande que celle du soleil central. M. Arago, dans son explication parle expressément de lumière réfléchie ; si l’enveloppe était lumineuse par elle-même, son raisonnement serait parfaitement fondé. »

Si j’étais moins convaincu de la loyauté de sir John Herschel et de sa bienveillance pour moi, j’aurais à me plaindre sous plusieurs rapports de ce qu’on vient de lire.

« M. Arago, dit le fils de l’illustre astronome de Slough, a supposé que les nébuleuses planétaires étaient des enveloppes, brillant par la lumière réfléchie d’un corps solaire placé à leur centre. » Je n’ai jamais rien affirmé de pareil ; j’ai dit : « Chacun doit reconnaître qu’il existe réellement des étoiles brillantes, entourées d’atmosphères immenses, lumineuses par elles-mêmes. » En examinant la