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ASTRONOMIE POPULAIRE.

observations de Derham. Ces observations n’avaient, en effet, rien de réel : elles étaient de simples jeux d’imagination. Dès que les objets sont éloignés d’un million de fois la longueur du télescope, cet instrument ne fournit aucune notion sur les distances : des millions, des centaines de millions, des milliards de lieues, c’est tout un ; les images se forment au même foyer, sans différence appréciable. Par quel artifice l’astronome aux yeux duquel les objets se manifestent seulement à l’aide des images focales, parviendrait-il à discerner si les rayons qui concourent à la formation de ces images, viennent de près ou de loin ? D’ailleurs, au lieu d’admettre que toujours les étoiles nébuleuses sont beaucoup en deçà des nuages laiteux dont elles semblent entourées, Herschel trouve dans l’étude de diverses circonstances relatives à la forme et à l’éclat de ces astres problématiques, de puissantes raisons de croire que le noyau brillant et la faible clarté environnante forment un ensemble, un tout, un système unique.

Herschel aperçoit, le 6 janvier 1785, une étoile brillante entourée jusqu’à la distance de deux minutes à deux minutes et demie d’une nébulosité qui s’affaiblit graduellement en s’éloignant du centre : « Voilà, dit-il, un indice non douteux de la connexion de l’étoile et de la nébulosité. » Cette connexion, il la fait résulter, en 1790, de la position qu’occupe une étoile de huitième grandeur, précisément au centre d’une atmosphère laiteuse, exactement circulaire, de trois minutes de diamètre, d’une lumière uniforme et extrêmement faible.

Peut-être, sans rien ajouter d’essentiel aux observa-