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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

Herschel n’a pas étudié, je crois, cette face du problème. Si je ne me trompe, elle peut être éclaircie en quelques mots.

Rien n’établit d’abord en principe, je m’empresse de le remarquer, que la condensation de la matière diffuse n’augmente pas les facultés lumineuses de chacune de ses molécules. Mais je laisse entièrement de côté cette possibilité d’augmentation d’éclat, et je réduis la question à des termes très-simples : les faibles lueurs répandues sur tous les points de telle ou telle nébuleuse diffuse sont-elles égales, en somme, à la lumière de telle ou telle étoile ?

Il n’y a pas de moyen expérimental praticable de réunir convenablement en un seul point les lueurs émanées de toute l’étendue superficielle d’une grande nébuleuse. L’opération inverse est, au contraire, facile. Si l’on écarte graduellement l’oculaire d’une lunette de la place qu’il occupe quand la vision est distincte, on voit l’image de chaque étoile s’agrandir successivement et perdre de son intensité. En étalant ainsi une de ces images jusqu’à lui faire remplir presque tout le champ de la vision, on l’amène à ne pas être plus brillante que les nébuleuses lactées. Ceci une fois obtenu, des calculs dans lesquels figurent divers éléments, diverses corrections, dont je ne pourrais pas donner une énumération complète sans outre-passer les bornes qui me sont imposées, conduisent aux résultats cherchés, je veux dire aux rapprochements numériques qui existent entre les intensités des lumières totales dispersées sur la grande étendue des nébuleuses laiteuses, et des lumières concentrées des étoiles. Les