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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

matière nébuleuse ? Le choix entre les deux explications n’est pas indifférent.

Les places où, dans les grandes nébulosités, se remarque une lumière comparativement vive, ont d’ordinaire peu d’étendue. Si donc on veut attribuer le phénomène à une plus grande profondeur de la matière nébuleuse, il faudra concevoir qu’à chacun des points en question correspond une sorte de colonne de cette matière : colonne rectiligne, très-resserrée, et exactement dirigée vers la terre. Cette spécialité de direction pourrait sembler possible dans tel ou tel point particulier. Il n’en saurait être ainsi ni pour l’ensemble des places rayonnantes circonscrites qu’offre tout le firmament, ni même pour les deux, les trois ou les quatre de ces places qui se remarquent dans une seule nébuleuse. Il faut donc admettre qu’il s’est produit une condensation, une augmentation de densité dans certains points des espaces nébuleux dont tout à l’heure nous calculions la vaste étendue superficielle (chap. xiii, p. 513).

Cette condensation est-elle l’effet d’une force attractive, analogue à celle qui maîtrise, qui régit tous les mouvements de notre système solaire ? Tel est le magnifique problème dont nous devons maintenant chercher la solution.

Dans l’avenir, il suffira d’un double coup d’œil jeté sur les nébuleuses de l’époque et sur les portraits, admirables de délicatesse et de fidélité, que les astronomes en font aujourd’hui, pour décider si le temps altère sensiblement les dimensions et les formes de ces groupes mystérieux ; mais l’antiquité n’ayant laissé à cet égard aucun terme de