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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

Nous venons de rappeler que les parties des rayons visuels qui sont comprises dans une sphère vont en augmentant de grandeur en allant du bord au centre. Si la sphère est remplie d’étoiles également espacées, les longueurs de ces parties de rayons visuels seront proportionnelles au nombre des étoiles que les rayons côtoieront ; elles donneront la mesure de l’intensité lumineuse de toutes les régions de la nébuleuse, depuis le bord jusqu’au centre. Eh bien, qu’on mène des lignes à peu près parallèles à travers une sphère. Près du bord, ces lignes varieront de longueur avec rapidité ; près du centre, au contraire, elles varieront très-peu. La nébuleuse devra donc varier d’éclat, très-rapidement sur les bords et à peine vers le centre. C’est l’inverse qu’on observe. Il y avait donc quelque chose d’inexact dans l’hypothèse dont nous sommes partis ; nous avions eu tort de supposer que les étoiles existaient dans toutes les parties de la sphère, à l’état d’une égale concentration. L’augmentation rapide d’intensité vers le centre, la présence à ce centre même d’une sorte de noyau lumineux, prouvent que les étoiles sont plus condensées là et aux alentours que partout ailleurs. Un pareil résultat est important, à la fois par sa nature et par sa généralité. On doit le considérer comme l’indice manifeste de l’existence d’une force de condensation dirigée de toutes parts vers le centre du groupe globulaire.

Le lecteur a sous les yeux un exemple d’une nébuleuse globulaire dans celle du Centaure (fig. 117), dont nous avons déjà parlé (chap. iv, p. 503).