Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/543

Cette page a été validée par deux contributeurs.
501
LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

nément, par des amas de petites étoiles plus serrées que dans les autres parties du ciel ; car avec quelque attention que j’aie considéré les extrémités les mieux terminées, soit de la voie lactée, soit des nuées de Magellan, je n’y ai rien aperçu avec la lunette de 14 pieds (4m, 75) qu’une blancheur dans le fond du ciel, sans y voir plus d’étoiles qu’ailleurs où le fond était obscur. » Des observations minutieuses, très-délicates, faites avec une entière bonne foi, finirent par modifier les premières opinions d’Herschel. Dans un Mémoire de 1771, on lisait déjà ces paroles : « Il y a des nébulosités (des blancheurs), qui ne sont pas de nature stellaire (of a starry nature). ». Une fois arrivé à l’opinion qu’il existe dans les espaces célestes de nombreux amas de matière diffuse et lumineuse, Herschel vit s’ouvrir devant lui un champ de recherches presque entièrement nouveau, qu’il a exploré, dans toutes ses parties, avec une infatigable ardeur. Le dénombrement des nébuleuses franchit alors les limites restreintes qu’on lui avait ordinairement assignées ; il n’eut plus seulement pour but d’épargner des incertitudes, des méprises aux astronomes observateurs ; d’empêcher que la comète vagabonde, même dès sa première apparition, pût jamais être confondue avec la nébuleuse immobile, malgré la ressemblance apparente de leur constitution physique, malgré la grande similitude de leurs formes. Il fut bien entendu, dès cette époque, que les étoiles, les planètes, les satellites, les comètes, n’étaient pas les seuls objets sur lesquels les investigations des astronomes dussent se porter. La matière céleste non condensée, la matière céleste plus voisine, si l’expression m’est permise, de l’état