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ASTRONOMIE POPULAIRE.

sous l’influence de quelque loi générale. » (Transactions philosophiques, 1767, p. 219).

Le même savant disait enfin en 1784 : « Quoiqu’il ne soit pas improbable qu’un petit nombre d’années nous apprendra que dans le grand nombre d’étoiles doubles, triples, etc., observées par Herschel, il y en a qui sont des systèmes de corps tournant les uns autour des autres, etc. » (Transactions philosophiques, t. lxxiv, p. 56).

On a certainement le droit de considérer ces passages de Lambert, de Michell, comme les premiers germes de la belle découverte qu’Herschel annonça au monde savant en 1803. Je n’en dirai pas autant des deux Mémoires que l’abbé Christian Mayer publia en 1778 et 1779, quoique les titres allemand et latin de ces Mémoires annoncent l’un et l’autre qu’il y est question des satellites des étoiles. Veut-on savoir, en effet, où Mayer plaçait les satellites d’Acturus ? Non pas à quelques secondes, mais à 2° 30′, à 2° 40′ et jusqu’à 2° 55′ de distance angulaire de cette étoile. Il n’en fallait pas davantage pour faire rejeter les prétendus satellites de l’astronome de Manheim. L’erreur méritait certainement les critiques amères, les sorties acerbes dont les journaux se rendirent les organes, soit qu’elle provînt de l’inhabileté, de la légèreté de l’observateur, soit qu’elle dût être rangée parmi les annonces que certaines personnes ont l’habitude de lancer au hasard dans le monde scientifique, comme une sorte de mainmise sur les découvertes futures. Une seule de ces réfutations a été conservée ; on la trouve, à la date de 1780, dans le tome iv des Actes de l’Académie impériale de Pétersbourg. Son auteur, Nicolas Fuss, fit preuve d’un