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ASTRONOMIE POPULAIRE.

appréciable de la lumière, peut apporter des différences sensibles dans la manière dont l’étoile semblera parcourir les deux moitiés, l’une ascendante et l’autre descendante de son orbite. Examinons en effet comment nous apercevons un astre lumineux qui est doué d’un mouvement propre.

Prenons cet astre dans une position déterminée. De cette position, il dardera dans tous les sens des rayons qui se propageront en ligne droite, et dont les directions prolongées, quels que soient le lieu et le moment où on les observe, indiqueront la place qu’occupait le corps radieux au moment de leur départ.

L’un de ces rayons arrivera à la Terre. Supposons qu’il ait mis un temps considérable, un mois par exemple, à faire le trajet. Pendant ce temps, l’astre ne sera pas resté immobile ; il aura quitté sa première place. Ainsi nous le verrons dans cette première place, quand il n’y sera déjà plus.

Admettons maintenant, pour fixer les idées, que l’astre ait parcouru, en s’éloignant de la Terre, un arc de courbe d’une certaine étendue, un arc de cercle, si l’on veut, qui, placé obliquement dans l’espace, soit plus près de nous par un de ses bouts que par l’autre.

Nous apercevons l’astre mobile sur cet arc, à l’extrémité la plus voisine de la Terre, trente jours, je suppose, après qu’il l’aura quittée. Dès lors, il faudra plus de trente jours pour que la lumière nous arrive de l’autre extrémité qui est plus éloignée. L’astre aura donc visité cette seconde extrémité, il l’aura quittée, depuis plus de trente jours, au moment où de la Terre nous le verrons